Nicolas Karoshi
Un quinquagénaire imprudent a réussi à éclipser l'arrivée du tour de France dans les médias. Peut-être l'a-t-il fait exprès, mais, par charité, nous allons éliminer cette probabilité pourtant significative. Donc nous allons reprendre le scénario officiel : un joggueur inexpérimenté a eu un sérieux coup de pompe, ce dimanche, au bord du grand canal dans le parc du château de Versailles. Tous les professionnels vous le diront, un sportif du dimanche ne doit pas exercer une activité intense aux heures les plus chaudes en été... Mais Nicolas Karoshi doit se montrer... et en soirée, il y a moins de témoins..
Cependant cet incident nous dit bien des choses, bien plus que cette simple anecdote.
Pour N Karoshi, l'activité physique n'est qu'un reflet de son rapport général avec le monde. Il faut être vu, s'afficher, s'activer, travailler, pour lui, vivre, c'est bouger, trimer, bosser.... Au lieu de profiter d'une belle journée de repos, de musarder, de faire une sieste, voire de profiter de la vie, comme il en a le droit, il fait un tour en trottant, d'un pas pesant qui trahit son amateurisme sportif, avec une cohorte de gardes du corps, pourvu qu'on voie bien s'étaler les auréoles de sueur sur son t-shirt surdimensionné... Le pire, c'est ce qu'il s'impose, pour lui tout seul, devient progressivement, une norme pour tous : fin des 35 heures, travail le dimanche, retraite reportée aux calendes grecques... Les japonais, qui ne sont pas des manchots, connaissent les limites de cette attitude, Le karoshi, comme écrit sous vos yeux, mort par surdose de travail. Chers nippons, on a trouvé un dirigeant à votre mesure...même s'il n'aime pas le Sumo, on veut bien vous l'expédier..