Embarquement immédiat, en pleine galère... profs débutants envoyés au casse pipe

Les message lénifiants du gouvernement n'ont été qu'une bien mince façade. Les démissions sont trop nombreuses pour ne pas qu'on s'en inquiète. Voilà la situation : afin de gagner un bon nombre d'heures d'enseignement faites par un nombre décroissant d'enseignants, le ministère de l'éducation nationale a décidé que les débutants, nouvellement recrutés après un concours très sélectif, allaient donner 18 heures de cours, comme leur collègue chevronnés, alors qu'ils n'en assuraient auparavant qu'une demi-douzaine accompagnées d'un bon nombre d'heures de formation pendant leur première année. Maintenant, pour occuper leurs loisirs, la formation se fera en cours d'année, pendant les vacances ou pendant une journée dégagée dans la semaine...

Or, le boulot de débutant est parmi les plus pénibles des métiers de l'enseignement. Il faut  tout préparer, des fondations à l'aboutissement de leur cours, corrections comprises, comme il se doit. Il faut aussi se remettre en cause, finies les démonstrations érudites qui doivent étonner le jury du concours. Il faut faire taire poliment Samir, qui comprend trop vite par rapport à ses camarades, maintenir l'attention de Kevin, tout en encourageant Linda et en surveillant du coin de l'œil Pierrot et Youssef qui n'en ont rien à faire et dont on espère simplement qu'il seront trop fatigués pour mettre le bazar dans la classe.

Tout un art qui ne s'apprend pas tout seul et qui demande du temps, du soutien et de la progression.
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Ces personnes , classées parmi les meilleurs d'un concours qui reçoit moins d'un candidat sur dix, se sont retrouvés livrés devant une classe, eux qui ne connaissent souvent que le parcours scolaire d'un bon élève . Cela ressemble beaucoup au lâcher de faisans d'élevage la veille de l'ouverture de la chasse. Il y a de quoi être désemparé... et se faire bouffer par une meute d'ados sentant les faiblesses les unes après les autres et qui ne lâchent pas leur victime une fois convaincus qu'elle ferait une bonne proie.

Et quelle est la réponse de l'institution devant une situation qui très rapidement, deux maladresses cumulées peuvent discréditer pour l'année un enseignant tout frais, tout jeune, qui transpire une odeur de débutant flairable à des lieues. C'est simple, je reprends les mots lus par une jeune femme se retrouvant dans le cas. Devant son désarroi, la solution la plus immédiate proposée par sa hiérarchie... c'est de démissionner "les élèves sont en droit d'avoir un professeur fiable devant eux"...."il est encore temps de réfléchir" "si vous n'êtes pas capable de supporter les contraintes du métier, démissionnez". Non, ce ne sont pas les mots de l'animateur de Koh Lanta, c'est l'inspecteur qui répond ainsi à une personne qui craque parce qu'on lui a trop lourdement chargé sa barque et qui, oh surprise, coule...

Vae victis... telle est la nouvelle règle du monde de monsieur Chatel. Une règle ou les jeunes profs partent avec un lourd handicap qui ne peux que les submerger... C'est pas grave, cela a fait des profs devant les élèves. Triple gâchis, pour l'intelligence humaine, pour ces jeunes gens brillants, qui, pour l'immense majorité veulent enseigner... et pour les mômes qui, malgré un comportement ,qui peut, au final, achever une pauvre bête épuisée, valent mieux qu'ils ne sont parfois.

Les techniques de management du type France-télécom se diffusent trop vite, il faut réagir.