Entendez vous ce grondement venu du sud ?

Monsieur ben Ali est bien un kleptocrate. En Italie, malgré le contrôle par Monsieur Berlusconi, de la grande majorité des médias, l'écœurement commence à l'emporter. Ces deux exemples de mauvaise gouvernance... et de saine réaction de l'opinion publique sont à méditer. Certes, les faits sont les faits, la réalpolitique est incontournable à l'échelle d'une moyenne puissance comme la France. Certains régimes sont corrompus jusqu'à l'os, partent dans des dérives autocratiques, et n'ont plus de légitimité que la crainte de leur police et le vide crée par elle... Et l'on n'insiste guère, car ils sont puissants, ou de potentiels clients, ou de nécessaires auxiliaires accomplissant une sale besogne dans l'arrière cour, voire les trois à la fois. Il ne faut pas trop insister... bref c'est la raison d'Etat... on connait ça depuis des lustres... S'écraser devant les puissants, ou ceux qui en prennent la posture, laisser faire par cynisme, impuissance ou simplement par désespoir. C'est ce que veulent ces dirigeants et leurs complices.

Cependant, le mouvement dont on voit les éclats dans l'horizon commence aussi à poindre en France. Le succès en librairie du court pamphlet, ce tract à trois euros, de Stéphane Hessel l'atteste. Reléguant l'abattement et de l'aquoibonisme cynique de mise dans une époque où "tout est possible" "sans tabou", l'indignation gagne du terrain, la capacité à supporter n'importe quoi s'érode d'autant. Des limites citoyennes peuvent s'imposer de bas en haut. Rappelez vous cet automne, les millions de personnes qui ont, au moins une fois, défilé dans la rue... La cendre n'en est pas enterrée.

La présidentielle qui vient dans moins de deux ans sera sûrement placée à l'aune de cette exigence, je l'espère.

P... bientôt plus qu'un an....