Pas d'excuses ni démenti, mais un effacement significatif
L'affaire des conseils de modération pour le bac publiées par l'académie de Versailles ne sera surement pas un long feuilleton, mais sa conclusion me laisse sur ma faim.
Il a déjà suffit de faire du bruit pour qu'il y ait déjà une modification arrondissant quelque peu les propos, le bruissement avait largement dépassé le stade du murmure, mardi soir, 16 juin, ces mots : «Un fonctionnaire qui se soustrairait de son propre chef aux obligations des règlements d’épreuve romprait l’égalité entre les candidats et engagerait sa responsabilité personnelle, encourant recours et sanctions» sont passés à la trappe. Agiter le knout hors de propos décrédibilise la menace, c'est pas trop mal de s'en rendre compte, signe de sagesse, même à postériori.
Mais le texte était toujours là. Mercredi matin, les lecteurs du Figaro, puis les auditeurs de France Inter ont eu vent de ce malaise, de la réaction de nombreux enseignants à ces injonctions. La rumeur devient audible pour le grand public, mes collègues commencent même à en entendre parler, l'affaire déborde du cercle des enseignants informés et réactifs... Ca doit surement aller plus loin je suppose car, vers 10h30, je vois s'afficher, sur le site Strabon, la réponse du rectorat : erreur 404. La page incriminée n'existe plus, aucun commentaire, d'après ce que je sache. Une façon peu élégante de désamorcer la chose, on fait disparaitre la poussière sous le tapis au lieu de reconnaitre l'excès du ton et la particulière nocivité de l'approche préconisée par la hierarchie. Pour les nostalgiques de ce grand document, vous le retrouvez en copie d'écran juste à coté de ce billet
S'il y aura une suite, j'en sais rien. Je pense que le schéma de communication va reprendre son cours habituel. Les mêmes conseils ne seront plus donnés .... qu'oralement, je les ai entendus ce printemps, je peux en témoigner. Si ce n'était qu'une maladresse de comm, on pourrait trouver un lampiste à sanctionner. Le problème est bien plus grave. Il s'agit hélas d'un aveu dommageable, d'un abandon à la médiocrité et surtout d'un manque de confiance dans nos élèves et de ce que l'on peut et doit attendre d'eux. Mais là, face à ce défi, il ne faut pas être seul devant eux, et avoir le soutien qu'il faut de ses supérieurs, des parents et de la société toute entière... Magnons nous le train donc, pour leur réussite à eux.