67 ans, et puis quoi encore
Le monstre sarkozien est sorti du frigo où il s'était planqué le temps d'une campagne électorale. Il se profile maintenant une retraite à 67 ans, balancée sous le ton de l'évidence, à tel point qu'on pourrait croire que c'est déjà acté. Le prétexte : un déficit spectaculaire des comptes sociaux, et voilà que s'avance l'artillerie lourde libérale faisant payer aux salariés les décisions catastrophiques les déductions de charges, heures sup' et autres faveurs pour les employeurs. Mais la France de Nicolas comporte deux mondes, celui qui bénéficie des cadeaux et celui qui les paient, au centuple. Les plus grandes victimes de ce jour, les quelques bénéficiaires d'heures supplémentaires, ils travailleront jusqu'à 67 ans pour recouvrer une retraite qu'ils n'auront pas financé, car bénéficiant du paquet fiscal qui, en réalité, sacralise ces heures sup' au black .
De plus on nous met en mire d'autres pays européens, comme l'Allemagne, mais leur démographie est beaucoup moins dynamique que la France. Il n'y a vraiment pas à jouer avec cette limite d'âge, surtout quand on sait qu'il est très difficile pour des jeunes d'entrer dans la vie professionnelle.
Pour parler des retraites, Monsier Fillon dit "pas de tabou". Cela me glace le sang... cette expression me fait toujours penser à Fourniret... Il y a bien des interdictions, des points intangibles et fermes, des balises immuables : les principes même de la solidarité sociale. Mais ces mots sont bien étrangers quand on navigue entre Auteuil et Neuilly.